Le rappeur NeS, étoile montante de la scène rap français indépendant, nous revient avec un septième projet ambitieux : « Ça va aller ».
NeS – Ça va aller : un album plus sombre et introspectif
Originaire de la banlieue sud de Paris, NeS est reconnu pour sa créativité débordante, son flow et ses textes percutants. Après la sortie de six projets en seulement deux ans, dont « Cosmic », « CQSS » et « La Course », NeS poursuit sur sa lancée avec son dernier opus, « Ça va aller ».
Sorti le 21 avril, « Ça va aller » est un album composé de 9 titres. Le premier extrait, « Le Sourire d’une Tombe », nous laissait entrevoir un projet plus introspectif et sombre que ses précédentes réalisations.
Dans « Ça va aller », NeS confirme sa capacité à livrer des textes efficaces et bien placés. Comme pressentie lors du premier extrait, ce projet est plus sombre et introspectif. Malgré quelques changements dans les thématiques, NeS a su garder son style qui lui est propre.
Les thématiques abordées dans l’album reflètent les préoccupations de NeS. Il aborde à plusieurs reprises son rapport à son succès montant. Dans le titre « A/R » il aborde également la décorrélation entre sa carrière naissante et son état mental.
« C’est difficile mais j’essaie de garder la tête froide
NeS – A/R
J’le montre ap »
Mais à l’heure qu’il est
Le plus triste de ma team j’pense que c’est pt’être oim »
Comme toujours, NeS ne manque pas de placer de nombreuses phases d’égo trip. Ainsi, il ne tari pas d’éloges à son propre égard et à celui de son équipe, sa clique. À l’image de « Les sapes que j’veux » qui illustre cet égo trip :
« Faut perdre de l’argent pour en gagner
NeS – Les sapes que j’veux
J’ai investi sur ma gueule et ma team, gros, c’est mathématique
T’auras jamais la même, arrête de mater ma clique
P’tit sourire en coin quand j’entends les jackets qui s’retournent »
NeS toujours bien entouré
NeS ne cesse de faire des références à son entourage proche. C’est sans surprise que l’on retrouve deux featuring sur ce projet, avec Yvnnis et Deemax.
L’alchimie avec Yvnnis sur « -94° »
À la moitié du projet, on retrouve la collaboration avec Yvnnis sur le titre « -94° ».
Ce duo efficace démontre une fois de plus la complicité et l’alchimie entre les deux artistes. Leur complémentarité se traduit par des échanges fluides et des textes percutants.
Jusqu’à présent, les deux artistes font carton plein sur leurs featuring. Que l’on soit sur un projet de l’un ou de l’autre, le résultat est toujours à la hauteur de nos espérances.
Le contraste de « 4X4 » avec Deemax
La collaboration avec Deemax sur le morceau « 4X4 » propose une ambiance différente par rapport au reste de l’album.
La production novatrice mêle des sonorités dubstep à une multitude de glitch, créant ainsi un contraste avec les autres titres de « Ça va aller ».
Bien que « 4X4 » soit un bon morceau en soi, il dénote de manière trop importante de l’ensemble du projet. Comme nous, cela peut surprendre l’auditeur, qui voguait sur une une tracklist jusqu’ici très cohérente.
Une multitude de beatmaker pour des prods efficaces
La qualité de la production de « Ça va aller » est excellente. Ce résultat est en grande partie dû à l’apport de six producteurs talentueux : BRIAN, Lil Chick, Meto, Planaway, Poivre Blanc et RestonsFlex. Leur diversité de styles et d’influences contribue à la richesse et à la variété des sonorités présentes sur l’album.
À l’image de ce à quoi NeS nous a habitué, la production de l’album est un mariage réussi entre le boombap à la française avec un sample qui tourne et des drums modernes et percutantes. Évidemment, comme une partie des rappeurs de sa génération, NeS n’hésite pas à ajouter des sonorités et rythmes plus électroniques à ses morceaux, comme sur « 4×4 » ou « Le sourire d’une tombe ».
Les producteurs ont su proposer des instrumentales qui reflètent l’essence de NeS, tout en y ajoutant des éléments modernes qui renforcent l’originalité du projet.
De son côté, on a trouvé un NeS qui s’essaie à de nouvelles tentatives vocales. Ce dernier ne nous avait pas habitués aux modifications de voix trop prononcées ou au chant. Pourtant, on retrouve une voix modifiée sur le refrain de « Les sapes que j’veux » et des parties chantonnées dans « RER C ».
Avec ce nouveau projet, NeS assoie une nouvelle fois son talent dans la scène montante du rap français. Au vu de la communication menée par Spotify France ou Apple Music concernant ce projet, il se pourrait bien qu’il soit un moteur important pour la suite de sa carrière.
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